(crédit photo : Eric Pheterson)
La Nemosia est située entre la Valoki et le Calsynn.
Essentiellement constitué de forêts, de savanes et de plateaux vertigineux, c’est un grand territoire marqué de nombreuses falaises. On y trouve les chutes d’eau les plus impressionnantes de toute la planète, en particulier le long du fleuve Nemos qui parcourt le pays sur des milliers de kilomètres. Les paysages diffèrent selon les régions.
À l’est, l’océan apporte de nombreuses précipitations. Le climat est de plus en plus sec en allant vers le nord et l’ouest, les plateaux s’adoucissent en immenses plaines, les jungles et les montagnes cèdent alors la place à des savanes et quelques grandes étendues urbaines.
La majorité de la population vit dans des villes et des villages proches des forêts, des cours d’eau et des complexes industriels. Les savanes, les montagnes et les hauts plateaux sont les secteurs les moins peuplés, bien qu’on y trouve quelques communautés importantes.
Les Nemosians ont longtemps été spécialisés dans le travail du bois, la pêche, la chasse, la sculpture, la fabrication d’instruments de musique et l’agriculture au niveau artisanal. Toutes ces activités sont développées depuis quelques générations au niveau industriel, ce qui comprend l’élaboration de produits synthétiques et la fabrication de machines.
Ne disposant pas d’un niveau technologique aussi sophistiqué que les Thars, les Nemosians ne savent pas construire des moteurs à énergie magnétique. Ils exploitent à outrance leurs gisements naturels d’hydrocarbures.
Les grandes villes sont fréquentes en Nemosia, les plus remarquables étant Quinoa à la frontière avec le Calsynn, Meriv à l’embouchure du majestueux fleuve Nemos avec la Mer Orange, Tersidjan au centre, et bien sûr la capitale Akoumbé au bord de l’Océan Armaz.
La Mer Orange, qui doit son nom aux herbes-cornalines fluorescentes qui tapissaient ses fonds côtiers jadis, a subi de plein fouet les effets de la pollution et la surexploitation.
Cette mer presque fermée partage ses rivages entre la Nemosia, le Calsynn et le Tharseim. Les trois peuples y déversent des déchets et des produits dangereux depuis plusieurs siècles.
De très nombreuses espèces se sont éteintes, l’acidité augmente et des algues toxiques se sont mises à proliférer, jusqu’à étouffer les populations de coraux et d’herbes-cornalines qui faisaient la richesse et la fierté des habitants de Meriv. Les herbes aquatiques orange possédaient pourtant de merveilleuses vertus, elles ont disparu.
Il en est de même pour les superbes coraux que les joailliers transformaient en bijoux somptueux. Ils sont encore prisés sur tout l’hémisphère, bien qu’à présent hors de prix du fait de leur raréfaction. L’ancienne cité des joailliers du corail a été désertée peu à peu, l’exode de la population provoquant l’agrandissement des autres agglomérations et la création de nouvelles communautés d’expatriés.
(Drapeau nemosian)
La Nemosia forme une fédération de huit régions gouvernées par des préfets, sous l’autorité d’un pouvoir monarchique central basé dans la capitale, Akoumbé. La famille régnante attribue le titre de préfet à un homme ou une femme, les deux genres ayant les mêmes droits. Cette famille a pris le pouvoir depuis l’indépendance du pays deux cents ans plus tôt, la Nemosia regroupant deux provinces valokines à l’origine.
Les relations des Nemosians avec les autres peuples ont fluctué au cours du temps. D’abord rattachés au matriarcat de Valoki, ils se rapprochèrent du Tharseim après la Guerre des Menteurs et développèrent eux aussi une industrie à double tranchant.
Plus récemment, les effets de la pollution ont à nouveau rapproché les Nemosians du sud et les Valokins, en particulier depuis le drame écologique de la Mer Orange et la chute de Meriv. Mais autour de Quinoa et Akoumbé l’influence des Thars ne cesse de grandir, leur présence devient envahissante.
Les Nemosians sont généralement un peu plus grands et massifs que les Valokins. La peau et les cheveux clairs sont moins rares que chez leurs voisins du sud, bien que les teints mats soient les plus répandus.
Ils aiment s’habiller de vêtements bigarrés, patchworks de couleurs vives sur fond blanc, beige, brun ou jaune, dont les motifs uniques sont liés à chaque personne. Leur alimentation est majoritairement omnivore, composée en général d’une viande accompagnée de céréales et de légumes, le tout relevé d’épices fortes.
La société nemosiane se divise depuis une vingtaine d’années au sujet de son rapprochement avec l’une ou l’autre des deux nations les plus influentes : la Valoki et le Tharseim, les ennemis de toujours.
La famille royale est connue pour être sous la coupe des nordiques, mais les préfets et la population de plusieurs régions souhaitent revenir en arrière. Les Thars prennent graduellement leurs aises à force de se rendre indispensables, ce qui n’est pas bien vu de tout le monde.
Certaines régions font déjà face aux conséquences désastreuses du développement industriel galopant que les nordiques ont encouragé. Pour le moment, la situation en reste à des débats houleux et de vives tensions politiques, mais la révolte gronde parmi les mécontents qui commencent à se réunir.
Certains craignent que le pays bascule dans une guerre civile.